Alex Belzile est heureux de revenir jouer sur la patinoire de la Place Bell
LAVAL, Qc — Alex Belzile l’avoue; il n’a pas encerclé la date du 8 décembre 2023 sur son calendrier personnel. Même si elle correspondait à son retour sur la glace de la Place Bell, où il s’est donné corps et âme pendant cinq saisons à la cause du Rocket de Laval. Mais ce n’est pas par amertume, bien au contraire.
Maintenant membre de l’organisation des Rangers de New York et actuel porte-couleurs du Wolf Pack de Hartford — leur club-école dans la Ligue américaine — Belzile a joué un premier match à la Place Bell dans un uniforme autre que celui du Rocket vendredi. Et un autre suivra samedi après-midi.
Or, l’attaquant originaire de Saint-Éloi, près de Rivière-du-Loup, s’est présenté devant un petit groupe de journalistes montréalais l’air détendu et un sourire accroché aux lèvres vendredi matin.
Et au fil de la mêlée de presse, Belzile a fini par avouer que la partie à laquelle il allait prendre part en soirée revêtirait un cachet particulier.
«Je mentirais en disant que c’est un match comme les autres. Déjà, ce matin, j’avais le sourire facile. Je savais un peu ce qui va se passer aujourd’hui. C’est sûr que c’est excitant. C’est le ‘fun’. Un match spécial, une belle fin de semaine. Je suis très heureux de revenir et de patiner de nouveau ici», a déclaré Belzile après la séance d’entraînement de son équipe.
Lorsque Belzile mentionne qu’il savait un peu ce qui allait se passer vendredi, ce n’est pas tout à fait exact. Par exemple, il n’a pas pu cacher une certaine surprise en apprenant d’un journaliste qu’une vidéo hommage d’une durée de deux minutes allait être diffusée au tableau indicateur central tout juste avant le début du match.
Une vidéo qu’il a regardée de sa position sur la ligne bleue, auprès de quatre de ses coéquipiers, à titre de membre de la formation partante du Wolf Pack.
«Ah oui?, C’est le ‘fun’, c’est sûr. Toute l’attention…», a-t-il d’abord commenté, en matinée, en apprenant l’information.
«Je suis très reconnaissant envers tous les gens qui m’ont appuyé, qui me donnent de l’amour là-dedans. C’est sûr que ça va être le ‘fun’. Il y a quand même une partie à jouer, il va falloir rester concentré. Mais ça va être de beaux moments, c’est certain.»
Après la diffusion de la vidéo, les spectateurs réunis à la Place Bell ont chaleureusement applaudi l’ancien joueur du Rocket. Souriant, Belzile a réagi en tapant sur ses gants, en guise d’appaudissements, et en levant son bâton dans les airs.
S’il n’avait pas encerclé la date du 8 décembre, c’est que le hockeyeur de 32 ans essaie de vivre au jour le jour, dit-il. Aussi, renchérit-il, les choses peuvent rapidement changer au hockey et ça ne sert à rien de regarder trop loin devant.
Enfin, le Wolf Pack affrontait les Monsters de Cleveland mercredi et sa concentration, les jours précédents, était dirigée vers ce match.
«J’ai commencé à penser à ça plus hier (jeudi). Les amis, la famille, mes parents, mon entourage étaient beaucoup plus excités que moi», a-t-il raconté.
De précieux souvenirs
Après plusieurs années à sillonner tous les coins du continent pour pratiquer son sport de prédilection, Belzile s’est joint au Rocket lors de la saison 2018-19.
Il a joué quatre autres campagnes avec la formation lavalloise en plus de disputer 50 parties avec le Canadien de Montréal, dont six lors des séries éliminatoires de 2020.
Avec le Rocket, Belzile a participé à 174 rencontres, un sommet dans l’histoire de l’équipe, à égalité avec Lukas Vejdemo. De plus, il est le meneur de tous les temps chez le Rocket pour les buts (54), les aides (76) et les points (130).
Troisième capitaine de l’histoire de l’équipe, Belzile a aussi effectué deux présences au match des étoiles de la Ligue américaine à titre de porte-couleurs du Rocket, lors des saisons 2018-19 et 2022-23.
«J’ai beaucoup de beaux souvenirs ici. Cinq belles années à Laval, à Montréal. Je suis vraiment reconnaissant. C’est l’organisation qui m’a donné ma première chance, non seulement dans la Ligue américaine, mais dans la Ligue nationale aussi. Ça va toujours être spécial de revenir jouer ici», a affirmé Belzile.
Toutefois, la saison 2022-23 aura été la dernière de Belzile avec l’organisation du Canadien.
«Il y avait de l’intérêt. Je ne peux pas dire qu’il n’y avait pas d’intérêt», précise-t-il en parlant des pourparlers qu’il a eus avec le Canadien.
«Il y avait d’autres équipes aussi. Je pense que c’était la première fois de ma vie que je pouvais vraiment prendre mon temps et que j’avais, entre parenthèses, le gros bout du bâton», a ajouté Belzile.
L’attaquant québécois a finalement opté pour l’organisation des Rangers, qui lui a accordé un contrat de deux saisons, dont la seconde à un volet.
Retranché du camp d’entraînement des Rangers à la fin de septembre, Belzile a pris la direction de Hartford où il allait éventuellement retrouver le gardien Louis Domingue, un ami de longue date, et son premier cochambreur chez les professionnels, avec les Gladiators de Gwinnett dans la ECHL il y a 11 ans.
Belzile avoue que la présence de Domingue a facilité son adaptation avec sa nouvelle équipe, l’une des meilleures dans la Ligue américaine. Et Belzile s’y distingue avec une fiche de sept buts et 22 points en 21 matchs, avant d’affronter le Rocket.
«Dès que tu as un ami proche, pour rentrer dans un nouveau vestiaire, c’est un petit peu moins impressionnant.
«À la base, je me joins à une excellente équipe de hockey, vraiment bien dirigée. On joue d’une façon simple mais très efficace. Quand tu arrives dans un club qui roule déjà très bien, c’est plus facile de s’acclimater.»