Essais des pneus Pilot Sport 4 et Pilote Sport 4 AS : Michelin passe à la configuration pour VÉ
• Auto123 a mis à l’essai les nouveaux pneus Pilot Sport 4 et Sport 4 AS de Michelin.
Sonoma, Californie — Le manufacturier français Michelin a tenu à la mi-mars un congrès médiatique au circuit de Sonoma en Californie. Le Michelin Sustainability Summit avait pour but de dévoiler le plus récent programme de la firme pour promouvoir l’environnement et la durabilité.
Une partie de la journée s’est déroulée en salle de conférence avec les multiples vice-présidents de la faction nord-américaine incluant le président Alexis Garcin. Ensuite, c’est surtout sur piste que nous avons pu expérimenter les premiers produits issus de cette orientation, soit des pneus de performance et des prototypes dédiés aux voitures électriques.
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Les réalités de l’électrique
Les représentants de Michelin l’ont bien expliqué. Avec les automobiles et camionnettes électriques à venir, il faudra composer avec le poids supplémentaire des batteries, le couple plus élevé des moteurs électriques et le silence du rouage d’entraînement qui exigera plus de silence des pneus lors de leur contact avec le sol.
Avec toutes ces exigences, il faudra un certain temps avant que les concepteurs en arrivent à des solutions idéales sur toute la ligne. Mais pour le moment, Michelin, à qui l’on doit tellement d’innovations dont le pneu à carcasse radiale, ceux à faible résistance au roulement et le fameux Tweel, le pneu sans air, commence à nous proposer des pneus spécifiquement destinés aux véhicules électriques, mais aussi utilisables avec des véhicules conventionnels.
Lors de la présentation, il a été question des quelque 200 « ingrédients » ou matériaux qui entrent dans la composition des pneus. Cependant, à la question visant à savoir quelles ont été les « modifications » apportées aux carcasses ou à la construction des nouveaux pneus pour VE, Michelin est resté plus discret. On nous a répété que la technologie était toujours en évolution.
Sur piste
L’après-midi s’est déroulé sur piste où Michelin avait préparé un groupe de voitures de luxe et de performance. Elles étaient équipées des premiers pneus affichant la technologie pour VÉ, soit les Pilot Sport 4 et Pilote Sport 4 AS. Parmi les autres véhicules utilisés pour l’exercice, des Porsche Taycan, des Mercedes-Benz EQS et des Genesis GV70 électriques.
De plus, il y avait deux Ford Explorer chaussés de pneus Primacy A/S qui, selon les techniciens, sont des produits expérimentaux devant servir à évaluer leur comportement sur des véhicules mus par des moteurs à essence.
Le rôle des instructeurs était de diriger chacun des groupes sur trois tours, incluant les deux voitures de sport suivies des VUS. Évidemment, malgré une vitesse quand même rapide, ces instructeurs devaient nous inciter à respecter un rythme raisonnable.
Le Primacy d’abord
Suivant la recommandation des instructeurs et des techniciens, j’ai choisi d’amorcer la session au volant d’un des deux Ford Explorer. Mon rôle était d’évaluer les pneus expérimentaux Primacy tout en essayant de suivre le rythme imposé par les voitures plus performantes.
Gardant à l’esprit qu’il s’agit de pneus expérimentaux, j’ai attaqué le circuit en suivant les voitures plus rapides. Au premier tour, l’instructeur en chef de file a tenu compte du handicap présenté par le VUS. Toutefois, il roulait suffisamment vite pour me permettre de constater que ces pneus Michelin de construction plus modeste et plus courante pouvaient me permettre de suivre le groupe. L’instructeur, au volant de sa Tesla, a donc accéléré le pas.
Malgré le poids du VUS Ford et de sa mécanique plus modeste, l’Explorer me permettait toujours de suivre le petit groupe de sportives. Bien entendu, les pneus Primacy criaient dans les courbes, mais à aucun moment ils ne m’ont donné l’impression qu’ils allaient décrocher. J’ai l’impression que ces Michelin ne demeureront pas des pneus expérimentaux bien longtemps.
Les Pilot Sport 4 sur la Porsche Taycan
Après les tours au volant de l’Explorer, j’ai pris le volant de la Porsche Taycan, chaussée des Pilot Sport 4 qui, en fait, devaient représenter le pneu en monte d’origine sur une telle voiture.
Il n’en fallut que très peu pour que je prenne goût à la vitesse que ce Michelin pouvait me permettre sur le circuit. Cette Taycan si raffinée en matière de tenue de route ne demande qu’à rouler de plus en plus vite. Malgré l’exigence du circuit, les Michelin ne criaient pas du tout ce qui indique que le pneu était loin d’être à la limite de son adhérence. En fait, il contribuait au contrôle de la voiture.
Les Pilot Sport 4 A/S sur la Mercedes-Benz EQS
L’autre pneu pour VÉ déjà en production chez Michelin, c’est la version toutes saisons (mais pas toutes conditions) du Pilot Sport 4, et il était monté sur des Mercedes-Benz EQS. Si vous vous y connaissez en voiture, vous savez que la berline EQS n’est pas une sportive comme la Taycan, mais qu’elle affiche malgré tout une tenue de route et un comportement routier plus que respectables.
Sur piste, toujours en suivant l’instructeur et, cette fois, la Porsche, l’EQS m’a forcé à rouler à un régime plus élevé. Il n’y avait plus d’Explorer dans notre groupe ce qui a incité l’instructeur à rouler plus vite. J’ai donc accéléré pour suivre la Porsche et la Tesla de l’instructeur et, encore une fois, j’ai compris que le pneu faisait très bien son travail.
Toutefois, utilisés avec la berline, les Michelin se sont mis à se lamenter — très discrètement — dans les courbes prononcées. Malgré tout, la voiture a bien répondu à ce genre d’exercice. J’ai même poussé un peu plus ma chance dans les virages en S, montant avec un peu d’arrogance sur les vibreurs à chaque courbe… en faisant confiance aux Michelin.
Une balade en Lucid
En fin de journée, Michelin nous proposait d’autres véhicules, incluant une la nouvelle berline Lucid Air Sapphire à trois moteurs électriques (1234 chevaux) et traction intégrale. Malheureusement, les dirigeants de Lucid ne voulaient pas que l’on conduise la voiture, confiant plutôt le volant à un de leur représentants. Bien entendu, l’auto était équipée des Pilot Sport 4 EV.
Le pilote d’essai a poussé la voiture à l’extrême, provoquant des dérapages intentionnels pour nous démontrer la puissance étonnante de cette Lucid, mais aussi que les Michelin sont capables de suivre la cadence… jusqu’à leur limite.
À la fin du programme, Michelin, en collaboration avec Daimler Trucks, nous permettait de rouler au volant d’un tracteur Freightliner tout électrique muni de pneus de grand-route, aussi catalogués « EV » (Electric Vehicle).
Pour le moment, rien n’a transpiré en ce qui a trait aux prix de ces pneus Michelin ni quand toute la gamme sera disponible en version pour VÉ. Mais gageons que les laboratoires de l’entreprise ne chômeront pas.
Contenu original de auto123.