Ford Ranger Raptor 2024, premier essai : combien êtes-vous prêts à payer ?
• Auto123 effectue un premier essai du Ford Ranger Raptor 2024.
Salt Lake City, Utah – La semaine dernière, Ford nous présentait les nouveaux Ranger et Ranger Raptor 2024. Nous avons eu l’occasion de tout vous raconter à propos du premier mardi dernier. Aujourd’hui, on fait le tour de ce que le deuxième a à nous offrir.
Voir : Ford Ranger 2024, premier essai : de retour dans les discussions
L’année 2024 représente un tournant important dans l’histoire du Ranger alors que le modèle a droit à une refonte en profondeur. Quant à la variante Raptor, elle traverse le Pacifique (de l’Australie) pour débarquer une première fois en Amérique du Nord. Le Ranger est le troisième modèle à porter un nom de dinosaure chez Ford après le F-150 et le Bronco.
Si vous êtes familiers avec le type de préparation qu’implique l’utilisation de ce nom, vous savez déjà qu’on a affaire à une bibitte spéciale ici où la performance est au rendez-vous, que ce soit sur la route ou hors des sentiers battus.
Nous avons eu l’occasion de tester tout cela, dans un environnement contrôlé et aménagé par Ford, il faut le souligner. Si le produit est convaincant, il nous laisse avec une question existentielle, celle que vous avez pu lire dans le titre de cet article.
Fiche technique du Ford Ranger Raptor 2024
Un style plus robuste
Cette version Raptor emprunte bien sûr la signature revue des variantes régulières, mais avec une touche de robustesse bien à elle. Ça prend la forme d’une grille avant aux lignes plus masculines et porteuses des lettres FORD, plutôt que du logo de la marque. On note aussi la présence d’une plaque de protection au bouclier, à travers laquelle on peut apercevoir les crochets de remorquage. Le traitement est le même à l’arrière. D’autres plaques protègent moteurs, boîte de transfert et réservoir d’essence, sous le véhicule.
Les passages d’ailes sont plus prononcés, alors qu’on retrouve des pneus BF Goodrich tout-terrain KO3 de 33 pouces, ceinturant des jantes de 17 pouces. Notez que ces dernières peuvent être équipées d’un verrou de talon, ce qu’on appelle communément un bead lock dans le langage. C’est pensée pour la conduite hors route, spécialement lorsqu’on souhaite franchir des endroits où il est nécessaire de réduire la pression d’air pour faciliter le passage. Normalement, c’est ladite pression qui colle le talon du pneu à la jante. En réduisant cette dernière, il pourrait se décoller et entraîner un plat. Le verrou de talon vient l’en empêcher. Un détail, mais un élément majeur pour les amateurs de conduite tout-terrain.
Le moteur du Ranger Raptor 2024
La mécanique retenue pour animer ce Ranger Raptor 2024 est un V6 EcoBoost de 3,0 litres, lequel propose une cavalerie de 405 chevaux et 430 lb-pi. Une boîte automatique à 10 rapports fait équipe avec lui et une boîte de transfert à deux vitesses, contrôlée électroniquement (et sur demande), est aussi de la partie. Les essieux avant et arrière peuvent aussi être verrouillés, au besoin.
Le cœur, le châssis
La mécanique, c’est une chose, mais ce qui fait le secret d’un modèle Raptor, c’est ce qu’on retrouve dessous, soit le châssis, les amortisseurs, les réglages, etc.
Plusieurs éléments s’imposent ici, mais il faut d’emblée savoir que tout ce qui a pu être renforcé l’a été, que ce soit les rails du cadre et les tours d’amortisseurs à l’avant, les supports d’amortisseurs arrière, ou encore les points de fixation de la suspension.
Cependant, la pierre angulaire, ce sont ces amortisseurs Fox Live Valve de 2,5 pouces. Ces derniers sont de type hélicoïdal à l’avant et de type piggyback à l’arrière, c’est-à-dire doté d’un réservoir externe. Le secret est là. Ledit réservoir, relié à l’amortisseur, permet d’avoir accès à plus de fluide, ce qui permet de mieux dissiper la chaleur lors d’usages extrêmes. Ainsi, la performance demeure optimale lorsqu’on pousse la machine. Mieux, ces amortisseurs Fox sont aussi grandement ajustables, que ce soit pour la souplesse, la fermeté, le rebond, etc.
Lorsqu’on sélectionne un mode de conduite de l’intérieur, ils réagissent pour nous offrir le meilleur rendement possible. Et parlant de ces modes de conduite, on retrouve les réglages Two/Haul (remorquage), Sport, Slippery (surfaces glissantes), Off-Road (hors route), Rock Crawl (franchissement de surfaces rocailleuses) et Baja.
La suspension arrière est quant à elle réglée pour contrôler les mouvements latéraux et améliorer la maniabilité et la stabilité.
Quantité d’autres particularités définissent le châssis unique du Ranger Raptor, mais ça vous donne une idée.
Et qu’est-ce que ça donne, sur les sentiers ?
Tout ce que l’on vient de décrire demeure de la théorie. On a heureusement eu l’occasion d’aller mettre le véhicule à l’épreuve, avec trois exercices distincts.
Le premier, une simple randonnée où l’on a grimpé une montagne pour ensuite la redescendre. Parlons plutôt d’une grosse colline, bardée de crevasses et de rochers de tailles diverses. On a navigué entre les modes Normal, Off-Road et Rock Crawl, afin de constater l’efficacité des réglages, roulant tantôt avec les différentiels déverrouillés, tantôt verrouillés. L’adhérence s’est montrée impressionnante en quelques occasions, notamment lorsqu’on devait grimper des rochers imposants où l’on s’attendait à entendre les roues patiner.
Il n’y a aucun doute que le véhicule aurait été capable d’en prendre plus. En fait, il aurait été agréable de franchir des obstacles plus massifs, comme l’auteur de ces lignes a pu le faire au lancement du Chevrolet Colorado ZR2 d’ancienne génération. Nous avions emprunté des sentiers que l’on croyait impossibles à traverser. Ford aurait pu pousser la note un peu plus pour nous convaincre des capacités de son modèle, car il est assurément en capable.
Nous avons aussi eu l’occasion de tester le système Trail Control, qui se veut un régulateur de vitesse pensé pour la conduite hors route. Nous l’avons utilisé en descente, mais aussi en montée. La vitesse, on la règle et l’ajuste au besoin à l’aide d’un bouton au volant. Ça facilite grandement les manœuvres, mais les habitués vous diront que ça dilue le plaisir. Ça demeure optionnel.
Et, sur la piste ?
On s’est par la suite dirigé vers des circuits aménagés où nous avons pu pousser la vitesse un peu, afin de tester d’autres modes de conduite, dont le Baja. Du plaisir au rendez-vous, nos images et vidéos vous en fournissent la preuve. Nous avons aussi pu constater l’efficacité du mode Baja. À l’instar d’autres réglages, il ajuste le travail du moteur, de la boîte de vitesse, de la suspension de la direction, du système ABS, bref, il transforme complètement le comportement du véhicule. Le mode propose même un système anti-délai pour le turbo, ce qui fait que ce dernier tourne pendant trois secondes lorsqu’on relâche l’accélérateur, si bien que lorsqu’on remet les gaz, la réponse demeure instantanée.
En terminant, on nous a fait réaliser un petit saut, cette fois pour vérifier l’efficacité des amortisseurs. Petite déception, et autre comparaison avec le programme de Chevrolet pour le Colorado ZR2. À ce moment, on avait aussi réalisé un saut, mais à une vitesse de 70 km/h. Là, on est parti d’un point arrêté et le saut était plus… timide. Encore une fois, nous sommes persuadés que le Raptor aurait été en mesure d’en faire plus… et il aurait été souhaitable qu’on nous donne la chance de le pousser davantage.
À bord
Dans l’habitacle, on a droit à des matériaux de meilleure qualité et à une présentation plus riche, visuellement. Les sièges sont aussi plus enveloppants. La chaîne audio, signée Bang & Olufsen, est appréciable. Les écrans font 12,4 pouces devant le conducteur, 12,0 pouces à la console centrale. Les graphiques qui apparaissent devant nous sont clairs et nets, et varient souvent en fonction du mode de conduite sélectionné.
À l’écran central, nous avons bien aimé profiter de la diffusion des images captées par la caméra avant en conduite hors route ; fort utile pour éviter de fâcheux incidents.
La version Raptor profite bien sûr de tout l’équipement du modèle régulier, y compris le système Pro Trailer Backup Assist.
Le prix du Ford Ranger Raptor 2024
Un vieux proverbe dit « Trompe-moi sur le prix, ne me trompe pas sur la marchandise. » C’est exactement la réflexion qui nous est venue à l’esprit après l’essai de ce Ford Ranger Raptor.
Son prix, fixé à 77 945 $, est très salé. Lorsqu’on le compare à celui du Chevrolet Colorado ZR2, qui est de 60 730 $, on fait le saut. Le Toyota Tacoma Hors Route Premium se vend à quelque 61 000 $.
On a donc l’impression de se faire tromper sur le prix. Il peut devenir acceptable aux yeux de l’acheteur si la marchandise livrée est exceptionnelle. Or, l’est-elle ?
C’est LA question que devra se poser tout acheteur. Ceux qui vont trouver le Ranger Raptor à la hauteur vont avaler la facture. Pour les autres, le magasinage se fera ailleurs.
Points forts
– Capacités hors route impressionnantes
– Modes de conduite grandement adaptés
– Performances à la hauteur
Points faibles
– Facture très salée
– Consommation plus importante
– La fiabilité demeure un point d’interrogation
Les concurrents du Ford Ranger Raptor 2024
- – Chevrolet Colorado ZR2 (et ZR2 Bison)
- – GMC Canyon AT4X
- – Toyota Tacoma Hors Route Premium
- – Jeep Gladiator Rubicon
Contenu original de auto123.