Christiane Ayotte, figure de proue de la lutte antidopage, annonce sa retraite
MONTRÉAL — La chimiste québécoise Christiane Ayotte, une figure de proue de la lutte antidopage, a annoncé officiellement sa retraite vendredi.
Véritable pionnière en la matière, Ayotte était à la tête du laboratoire de contrôle du dopage de l’Institut national de la recherche (INRS – Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie) depuis 1991.
Après 35 ans, Ayotte a donc décidé de tourner la page sur une carrière exceptionnelle. Une décision bien mûrie, qui aurait pu être prise plus tôt n’eut été la pandémie de coronavirus qui a affecté les activités de son laboratoire.
Ayotte s’est notamment fait remarquer pour ses travaux pendant les années 1980, dont ceux concernant la détection des stéroïdes par la spectrométrie de masse. Une technique qui est d’ailleurs encore utilisée de nos jours afin d’épingler des athlètes qui tentent d’obtenir un avantage compétitif en consommant des substances interdites.
«Tout était à faire, il n’y avait pratiquement rien dans la littérature scientifique, et j’ai eu beaucoup de plaisir à développer cela», a-t-elle dit, en référence à ses travaux qui ont façonné la lutte antidopage moderne.
Ayotte a d’ailleurs reçu le prix René Dussault pour l’ensemble de sa prestigieuse carrière, la semaine dernière. Ce prix lui a été remis pour son apport inestimable à son domaine et a été salué par ses pairs et les représentants des 46 ordres professionnels du Québec lors du banquet de reconnaissance du Conseil interprofessionnel du Québec.
Diplômée d’un doctorat en chimie de l’Université de Montréal, elle a su se démarquer mondialement par son dévouement à l’intégrité du sport, à la protection des athlètes et à l’avancement des connaissances dans ce domaine.
Le directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau, a tenu à souligner l’immense contribution d’Ayotte à cette sphère d’activités.
« Avec son expertise de pointe, sa détermination et son intégrité, Christiane Ayotte a créé ce qui est devenu un modèle pour l’ensemble des laboratoires antidopage dans le monde. Ses réalisations et sa carrière remarquable sont une source de fierté immense pour notre établissement universitaire et sa communauté », a déclaré Giraldeau par voie de communiqué.
Le professeur Jean-François Naud, proche collaborateur de la chercheuse, lui succédera à la tête de cette infrastructure de pointe dans la lutte au dopage sportif.