Kevin Waugh revient sur ses propos quant à un manque d’appétit pour une élection
OTTAWA — Le député conservateur Kevin Waugh, qui avait dit douter que ses commettants de la Saskatchewan veuillent d’une élection fédérale maintenant, revient sur ses propos dans une déclaration envoyée à La Presse Canadienne par l’équipe du chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre.
«Nous avons besoin d’une élection sur la taxe carbone dès maintenant», a-t-il affirmé vendredi, semblant rétropédaler quant à ses commentaires antérieurs.
Plus tôt cette semaine, M. Waugh avait dit qu’il «doute» que les Saskatchewanais aient envie d’aller aux urnes une troisième fois en si peu de temps, eux qui auront une élection provinciale à la fin octobre et des élections municipales en novembre.
«Ont-ils besoin de cette troisième?», s’est-il interrogé tout haut au cours d’un entretien avec CBC diffusé lors du bulletin de nouvelles locales de la Saskatchewan.
Il a soutenu que la situation était «différente» dans cette province des Prairies.
«Alors veulent-ils le tour du chapeau? J’en doute. Laissez-nous avoir l’élection provinciale d’abord et ensuite, nous réévaluerons», a-t-il dit lundi.
Mis à part les résidents de la Saskatchewan, les Néo-Brunswickois et les Britanno-Colombiens connaîtront aussi une élection provinciale à la fin octobre.
Jeudi, La Presse Canadienne a sollicité un commentaire de M. Poilievre auprès de son équipe. Cette dernière a répondu vendredi par une déclaration attribuable à M. Waugh.
«Permettez-moi de clarifier mes remarques pour dire qu’après neuf ans de politiques désastreuses, Trudeau a semé la misère et le désespoir dans la vie des Canadiens et des habitants de la Saskatchewan», a soutenu le député dans cette déclaration. Il a plaidé que «le temps presse».
Le chef conservateur Pierre Poilievre tente par tous les moyens de faire tomber le gouvernement libéral minoritaire de Justin Trudeau pour déclencher «une élection sur la taxe carbone» qu’il promet d’abolir.
Il soumettra la semaine prochaine une première motion de censure pour ce faire, mais les bloquistes et néo-démocrates entendent s’y opposer. Le gouvernement Trudeau survivra donc à ce vote de confiance et une élection sera évitée pour l’instant.
Il y a toutefois fort à parier que M. Poilievre reviendra à la charge dès qu’il en aura l’occasion.
Plusieurs journées d’opposition doivent être fixées au calendrier des travaux de la Chambre des communes pour différentes formations politiques. Ces journées permettent au parti d’opposition qui bénéficie de cette procédure de forcer un débat aux Communes, puis un vote, sur un sujet et une motion de son choix. C’est donc l’occasion d’y aller d’une motion de censure.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a ouvert la porte à renverser le gouvernement Trudeau plus tard cet automne. Il espère d’ici là obtenir des gains sur des demandes qu’il a formulées au gouvernement.
Les bloquistes martèlent depuis des jours qu’ils souhaitent que la pension de la Sécurité de la vieillesse soit haussée pour les aînés de 65 à 74 ans de la même façon qu’elle l’a été pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Une autre de leurs priorités est l’adoption de leur projet de loi sur la protection de la gestion de l’offre.
En entrevue jeudi à la télévision de Radio-Canada, M. Blanchet a indiqué que des élections pourraient très bien survenir, selon un échéancier qu’il contemple, à la fin octobre ou au début novembre. «Exactement et probablement», a-t-il répondu à l’animateur Patrice Roy qui l’a questionné sur son souhait de voir pareil scénario se concrétiser.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a incité le Bloc québécois à changer son fusil d’épaule et à voter pour renverser le gouvernement Trudeau dès la semaine prochaine, quand la motion conservatrice sera mise aux voix. M. Blanchet s’y est refusé, précisant qu’il n’est «ni conservateur, ni libéral… ni caquiste».