Avis de grève émis dans le cadre du conflit portuaire en Colombie-Britannique

VANCOUVER — Les ports de la Colombie-Britannique pourraient à nouveau être perturbés par un conflit de travail, car les employeurs affirment avoir reçu un préavis de grève de 72 heures de la part du syndicat représentant les contremaîtres.

La BC Maritime Employers Association (BCMEA) a déclaré jeudi dans un communiqué qu’elle était «profondément déçue» après que la section locale 514 du Syndicat international des débardeurs et des magasiniers a rejeté son «offre finale» présentée mercredi.

«La BCMEA a avancé des propositions de bonne foi pour parvenir à un accord équilibré qui soit bénéfique pour les 730 contremaîtres qui travaillent dur et pour leurs familles, tout en garantissant que les ports de la côte ouest restent fiables, compétitifs et abordables pour tous les Canadiens», indique le communiqué.

«La BCMEA et ses membres envisageront les prochaines étapes», conclut le communiqué.

L’association affirme qu’à ce jour, cela ne signifie pas que le syndicat a rejeté son offre.

Le syndicat a déclaré jeudi soir dans un communiqué que les employeurs ont menacé d’un «lock-out à grande échelle pour fermer tous les ports de la Colombie-Britannique» après avoir donné un préavis de 72 heures de grève limitée.

Frank Morena, président de la section locale 514 de l’ILWU, a déclaré dans le communiqué que le syndicat avait indiqué à l’association des employeurs qu’il interdirait les heures supplémentaires et refuserait de mettre en œuvre des changements technologiques à partir de lundi, à moins qu’une nouvelle convention collective ne soit conclue d’ici là.

«Nous sommes prêts à reprendre les négociations immédiatement», a-t-il ajouté.

Les deux parties ont négocié avec l’aide d’un médiateur fédéral pendant trois jours cette semaine pour éviter le dernier arrêt de travail, qui affecterait tous les ports de la Colombie-Britannique.

Les employeurs ont déclaré que, si le syndicat décide de déclencher une grève, celle-ci débuterait à 8 heures du matin le lundi 4 novembre.

Une suite de plusieurs interruptions de travail

Cette grève serait la dernière d’une série d’interruptions de travail au port de Vancouver, le plus grand port du Canada.

En septembre, les travailleurs ont dressé des piquets de grève dans six terminaux céréaliers du Grand Vancouver pendant plusieurs jours avant qu’une entente de principe ne soit conclue.

Un mois plus tôt, les opérations portuaires avaient été perturbées par des arrêts de travail dans les deux principales compagnies ferroviaires canadiennes.

L’année dernière, une grève de 13 jours des travailleurs du port avait gelé des milliards de dollars d’échanges commerciaux sur les quais.

Le syndicat des contremaîtres a déclaré en septembre que ses membres avaient voté à 96 % en faveur d’une grève, si nécessaire.

Le conflit s’est concentré sur un employeur, DP World, et ses besoins en main-d’œuvre en matière d’automatisation.

Le syndicat a assuré qu’il n’avait «aucun intérêt à un conflit à l’échelle de l’industrie» parce qu’il voulait négocier directement avec DP World, mais le Conseil canadien des relations industrielles a déclaré que le syndicat ne pouvait pas négocier avec un seul employeur.

Le syndicat a répondu que cette décision a incité les membres à procéder à un vote à l’échelle de l’industrie sur un mandat de grève.

Alors que les deux parties entamaient des négociations cette semaine, le président de la section locale 514, Frank Morena, a déclaré que «le temps presse», faisant référence au mandat de grève du syndicat qui expire le 2 novembre.

«La section locale 514 de l’ILWU souhaite voir un nouveau contrat, pas une grève ou un lock-out, et a fait tout son possible pour négocier à la table – et non par le biais des médias, comme la BCMEA a tenté de le faire», a dit M. Morena avant la reprise des négociations mardi.

Plus tôt jeudi, les employeurs ont déclaré qu’ils pensaient que leur dernière offre «conclurait les négociations d’une manière qui serve le meilleur intérêt» de toutes les parties concernées.

Les négociations ont commencé l’année dernière après l’expiration du dernier contrat en mars 2023.

Le 23 octobre, le Conseil canadien des relations industrielles a statué sur les plaintes des deux parties alléguant une négociation de mauvaise foi, rejetant la plainte du syndicat, tout en acceptant en partie la plainte des employeurs.

Le syndicat a déclaré qu’il était «respectueusement en désaccord» avec la décision et qu’il demanderait à un tribunal d’annuler cette partie de la décision.

L’association des employeurs a prévenu jeudi que la dernière grève aggrave les effets des arrêts de travail précédents et cause un préjudice important à l’économie canadienne.

«Cette escalade fait suite à des mois d’instabilité du travail dans les secteurs ferroviaire, aérien, céréalier et portuaire et aggrave la réputation croissante du Canada en tant que partenaire commercial peu fiable», explique le communiqué des employeurs. «Ce niveau d’incertitude et de chaos est intenable pour l’industrie riveraine et la chaîne d’approvisionnement du Canada.»

Dans une déclaration écrite, le vice-président de la Chambre de commerce du Grand Vancouver, David van Hemmen, a indiqué que son groupe «appelle à une action immédiate du gouvernement fédéral pour intervenir».

«Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que cette grève pourrait rapidement entraîner la fermeture de l’ensemble du système portuaire de la côte ouest», a écrit M. van Hemmen.