Port de Montréal: l’employeur va suspendre «la garantie salariale» des débardeurs

MONTRÉAL — L’Association des employeurs maritimes (AEM) a annoncé samedi matin qu’elle va suspendre «la garantie salariale» des débardeurs du port de Montréal qui ne seront pas au travail à compter du 5 novembre, à 7 h, à l’exception des débardeurs dans le secteur du vrac et aux services essentiels.

Dans un communiqué, l’AEM explique qu’«il s’agit d’une mesure d’atténuation visant à réduire l’impact financier cumulé des grèves répétées et de la baisse des volumes au port de Montréal».

L’employeur reproche au syndicat des débardeurs du port de Montréal (SCFP, section locale 375), d’avoir «décidé d’entreprendre, le 31 octobre, une grève illimitée qui bloque directement deux terminaux de Termont et le traitement de 40% des conteneurs livrés au port».

L’Association des employeurs maritimes soutient avoir informé le syndicat samedi matin de cette décision affectant les débardeurs affectés au transbordement des conteneurs qui ne seront pas au travail.

«Actuellement, les débardeurs du port de Montréal qui sont en disponibilité, mais qui ne travaillent pas faute de volume reçoivent leur salaire complet chaque semaine», explique l’AEM dans son communiqué.

L’AEM a proposé au syndicat plus tôt cette semaine d’entreprendre une période de négociation accélérée, avec l’appui d’un médiateur spécial désigné par le ministre fédéral du Travail, avec l’objectif de conclure une nouvelle convention collective.

À la mi-octobre, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, avait proposé aux parties de recourir à un médiateur spécial, choisi hors de la fonction publique, pour tenter de résoudre le litige. Cela aurait supposé que les deux parties s’abstiennent de tout moyen de pression pendant 90 jours.

Le litige porte principalement sur les horaires, la conciliation travail-vie personnelle et les salaires.

Le syndicat se disait prêt à accepter les augmentations de salaire qui ont été accordées aux débardeurs des ports de Vancouver et Halifax, soit 20 % sur quatre ans.

Jeudi, quelque 320 des 1200 débardeurs du port de Montréal ont débrayé sur les lieux des deux terminaux exploités par l’entreprise Termont, soit ceux de Viau et Maisonneuve.

Cette entreprise avait déjà été ciblée par une grève partielle des débardeurs durant trois jours, au début du mois d’octobre.

Par ailleurs, tous débardeurs refusent de faire des heures supplémentaires depuis le 10 octobre. Ils ont également tenu une grève de 24 heures le 27 octobre dernier.

«Depuis 2022, les volumes ont chuté au Port de Montréal et les revenus de l’AEM ont diminué d’environ 40%. Dans ce contexte, les actions initiées par le syndicat contraignent l’AEM à prendre des décisions difficiles, mais nécessaires, pour atténuer l’impact financier des moyens de pression sur l’organisation», souligne le communiqué publié samedi par la partie patronale.