Une bande pour permettre de drainer l’eau
Voirie. Non, la Ville ne fait pas des économies de bout de chandelle. Ce n’est pas non plus l’entraîneur qui bâcle son travail. C’est voulu. La bande laissée sans asphalte le long des rues nouvellement refaites sert à drainer la rue.
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu procède cette année à son sixième programme de resurfaçage de chaussées de plusieurs rues de son territoire. L’opération «lichette», comme certains l’ont surnommée.
D’une année à l’autre, des citoyens se posent la question sur l’utilité de la bande sans asphalte laissée le long des trottoirs. Le sujet se retrouve parfois sur les réseaux sociaux, non sans quelques sarcasmes et explications parfois un peu tendancieuses. En fait, cette bande sans pavage forme un caniveau laissant l’eau s’écouler vers les puisards.
Un résident de la rue Alexis-Lebert est passé à nos bureaux pour dénoncer la situation. Il faut dire que sur cette rue, les résidants ont connu en une même saison les deux approches que la ville utilise pour améliorer l’état des rues. Un bout a été refait en profondeur alors que le reste a bénéficié d’un resurfaçage.
En profondeur
Habituellement, quand une rue est refaite en profondeur, l’asphalte (le béton dans certains cas) est arraché. Le sol est excavé et remplacé par de la pierre concassée pour refaire la fondation de la rue. Les têtes de puisards et de regard d’égout sont mises au niveau de la couche de finition. Le profil de la rue est corrigé pour permettre le drainage de la rue vers les côtés. Dans ces cas, les trottoirs et bordures sont refaits ou réparés.
Si la fondation est solide, seule la surface de la chaussée est refaite. L’équipement lourd permet maintenant de pulvériser le vieil asphalte pour corriger le profil de la chaussée. Le planage permet de lui donner une forme permettant à l’eau de s’écouler vers la bordure de rue. Ce genre de travaux est plus coûteux. En conséquence, la longueur des rues réparées est moindre.
Égouttement
C’est l’approche que le Service des infrastructures a toujours préconisée. Pour les ingénieurs, mieux vaut refaire les rues en profondeur pour longtemps. Mais pendant ce temps, ailleurs, on continue de rouler sur le gruyère. On continuait, devrait-on préciser. En 2013, le conseil municipal a imposé une deuxième approche de réparation des rues, qu’il a confiée au Service des travaux publics.
En appliquant une couche d’asphalte en surface, la Ville a pu réparer des kilomètres de chaussées. Pas de doute, le résultat est immédiat. La surface de roulement est confortable. En outre, les fissures et les trous sont colmatés, évitant ainsi la formation de nids de poule l’hiver et le printemps.
Mais à ce budget, le profil de la chaussée n’est pas corrigé. Pour éviter que l’eau reste dans la rue, un caniveau a été laissé sur le côté. Si l’asphalte avait été posé sur la pleine largeur, les puisards auraient formé des trous. Un bon nombre d’entrées charretières auraient été plus basses que la rue. Dans ces cas, des flaques d’eau se seraient accumulées sur les trottoirs.
Pari
Longtemps, la réparation des rues s’est limitée à ajouter une couche d’asphalte. Sur les rues les plus vieilles, la hauteur du trottoir par rapport à l’asphalte ne fait qu’une couple de pouces. À ces endroits, le trottoir se serait retrouvé au même niveau que le pavage.
Avec cette formule, la Ville a fait le pari que l’asphalte durerait six à sept ans. Ça fait cinq ans et le résultat semble plutôt positif.