De l’accompagnement pour les hommes auteurs de violence

Le Saule, un nouvel organisme pour hommes auteurs de violence, a ouvert ses portes à Saint-Jean-sur-Richelieu le 18 juin dernier. Cette ouverture découle d’une initiative qui existe depuis plus de 
30 ans dans plusieurs régions au Québec. Son but ? Travailler avec les hommes qui reconnaissent leurs comportements violents afin de les aider à développer des moyens pour gérer la colère, l’agressivité et les émotions.

«  Ça fait depuis 2022 qu’on travaille pour développer un service d’accompagnement pour les hommes auteurs de violence dans le Haut-Richelieu. Avant, quand je travaillais à la Maison Oxygène et auprès de Famille à Cœur, on s’est rendu compte qu’il y avait un besoin. La problématique de violence conjugale est de plus en plus présente dans la région. C’est un problème dont on parle peu, mais qui a besoin d’être prise en charge  », affirme Paul-Pierre Gagné, directeur clinique de l’organisme Le Saule.

Reconnaître son tort

Dans sa première semaine, l’organisme a reçu sept demandes de la part de partenaires du milieu. Du total des demandes, ce sont seulement deux qui ont été retenues par l’équipe du Saule qui a des critères d’admissibilité. Pour être acceptés dans le programme, les hommes doivent être capables de reconnaître minimalement leur problème de violence.

«  Si ta femme t’a envoyé pour te faire soigner ou tu es venu nous voir pour te faire pardonner, mais tu ne reconnais pas tes torts minimalement, tu ne seras probablement pas admis. Pour entrer dans le programme, il faut avoir de la volonté et être âgé de plus de 18 ans. De plus, la personne doit être recommandée par un organisme partenaire du milieu  », fait valoir le directeur clinique.

L’approche du Saule est basée sur la responsabilisation. Les hommes doivent être référés par le CISSS ou un organisme communautaire. Ce peut être aussi une ordonnance de la cour. Les participants doivent s’engager de leur plein gré à appeler l’organisme afin d’établir un premier contact téléphonique. Par la suite, ils doivent suivre une vingtaine de rencontres dans lesquelles il sera question d’évaluation, de sensibilisation et de travail sur soi. L’organisme s’engage également à faire un suivi post-accompagnement avec ses participants.

Objectifs

Lors de sa première année de fonctionnement, le Saule espère accueillir environ 150 hommes. Avec une équipe de quatre intervenants, l’organisme fera du référencement téléphonique et offrira de l’accompagnement tant en individuel qu’en groupe. 

Le Saule est un organisme qui a reçu l’appui du Réseau d’aide aux hommes pour une société sans violence, une association regroupant 31 organismes communautaires partout au Québec depuis 30 ans. Le Saule a travaillé main dans la main avec d’autres organismes de la Montérégie pour bâtir son propre programme d’accompagnement.

«  Ça peut prendre de deux à quatre ans pour autoréguler les émotions après avoir suivi de l’accompagnement. Avec les multiples blessures que les hommes trainent de leur jeunesse, c’est important de travailler ensemble comme réseau pour soutenir et réduire les impacts de violence conjugale  », conclut Mario Trépanier, coordonnateur et intervenant de Via L’anse, de Valleyfield.