20 000 déchirures sur la toiture du Stade olympique, affirme Caroline Proulx
QUÉBEC — Le gouvernement Legault étudiera en janvier le dossier d’affaires du Parc olympique, et ce n’est qu’à ce moment qu’il dévoilera le coût du remplacement de la toiture du stade, a indiqué mercredi la ministre du Tourisme, Caroline Proulx.
À son arrivée à la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, Mme Proulx a refusé de confirmer les informations de «La Presse», selon lesquelles il coûtera aux contribuables au moins 750 millions $ pour remplacer la toiture du Stade olympique.
«On pourra l’étudier quelque part en janvier, puis on vous reviendra avec le coût, les échéanciers et tout ce qu’implique le potentiel remplacement de la toiture. La décision sera prise par le conseil des ministres en janvier», a déclaré la ministre.
En octobre dernier, le premier ministre François Legault avait pourtant été clair: selon lui, il fallait installer un nouveau toit. Il disait souhaiter redonner au Stade olympique ses lettres de noblesse, même s’il savait que l’opération serait coûteuse.
La toiture actuelle a déjà dépassé sa fin de vie utile. En 2017, le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait annoncé son remplacement, au coût de 200 à 250 millions $, avec livraison en 2022.
En 2019, l’échéancier avait cependant été reporté à 2024, car l’on évoquait la complexité du dossier. Ce nouvel échéancier ne se concrétisera pas non plus, et aucune nouvelle date n’a été fixée.
Taylor Swift
Mercredi, la ministre Proulx a dit ne pas vouloir «présumer» de la décision du conseil des ministres. Cependant, elle a averti que la toiture du Stade olympique comptait actuellement pas moins de 20 000 déchirures.
«Faire des travaux sur le toit, ce n’est jamais vraiment l’affaire la plus « sexy », a-t-elle déclaré. (Mais) si on attend encore, d’ici un an ou deux, ça va être la fermeture carrément du Stade olympique.»
Pendant ce temps, des villes comme Toronto sont capables, avec leurs infrastructures, d’attirer des mégavedettes comme la chanteuse américaine Taylor Swift, a-t-elle fait remarquer.
«Les dépenses touristiques associées à la présence de Taylor Swift du côté de Toronto: 1600 $ US par spectateur, 42 000 spectateurs fois cinq jours, c’est 350 millions $ que le Québec (…) échappe parce que présentement, on n’est pas capable d’avoir un stade.»
Selon le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon, responsable de Montréal, la solution n’est certainement pas de «démolir» le stade.
«C’est une structure qui est quand même iconique un peu pour Montréal. Si on ne fait rien avec, on va le détruire, ce qui n’est pas une option bonne pour Montréal. (…) Il faut faire de quoi», a-t-il dit.
«On ne démolit pas le Stade olympique, a acquiescé mercredi la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Beaucoup d’argent a été investi dans le Stade olympique, c’est aussi un symbole de Montréal. (…) C’est près de 1,5 milliard $ que la Ville a investi.
«C’est comme le Jour de la marmotte, (…) alors vivement de trouver une solution pérenne le plus rapidement possible», a-t-elle ajouté.
Le Parc olympique a annoncé, mardi, qu’il entamait une ronde de travaux exploratoires nécessaires pour les importants travaux de réfection qui s’en viennent au stade.