Le gardien Jakub Dobes était particulièrement motivé face au Wolf Pack samedi

LAVAL — Dès vendredi soir, Jean-François Houle avait évoqué la possibilité de faire appel à Jakub Dobes pour défendre les filets de son équipe contre le Wolf Pack de Hartford samedi après-midi, même si son gardien venait de subir la défaite contre la même équipe quelques minutes auparavant. L’entraîneur-chef du Rocket de Laval a eu du flair.

Sans être spectaculaire, Dobes a été fort efficace dans la victoire de 5-1 du Rocket contre la formation du Connecticut samedi après-midi. Soit, il a reçu moins de rondelles que dans la défaite de 4-3 en tirs de barrage vendredi — 26 comparativement à 39 —, mais lors de cette deuxième sortie en autant de jours, il a affiché une assurance qu’on n’a pas observée souvent chez lui cette saison.

En fait, on pourrait dire que Dobes a été meilleur encore dans le revers de vendredi, compte tenu du nombre de tirs qu’il a reçus, et de la qualité de ces tirs.

C’est cette performance qui a poussé Houle et son entraîneur des gardiens, Marco Marciano, à confier au jeune Tchèque la mission de stopper l’une des meilleures formations dans la Ligue américaine de hockey et ce, dans une deuxième partie en moins de 24 heures. 

«On trouvait qu’il avait eu un assez bon match vendredi. Il a été habitué, à l’université (Ohio State), de jouer deux matchs de suite. Il l’a fait pendant plusieurs années le vendredi et le samedi. On trouvait qu’il avait un peu de momentum de son côté. C’est pour ça qu’on a décidé de revenir avec lui», a expliqué Houle après la rencontre de samedi.

Dobes n’a pas déçu. En 125 minutes de jeu, vendredi et samedi, le portier du Rocket a repoussé 61 des 65 rondelles dirigées vers lui pour un taux d’efficacité de ,938 et une moyenne de buts alloués de 1,92.

Quel contraste avec sa sortie du 2 décembre à Abbotsford. Lors de ce match, Dobes avait placé son équipe dans une position précaire en accordant trois buts en sept tirs, tout ça en seulement trois minutes 55 secondes d’action.

Ses performances ont aussi permis à Dobes (4-5-3) de réduire sa moyenne de buts alloués à 4,05 et de porter son taux d’efficacité à ,877.

«J’ai travaillé fort et j’ai connu une bonne semaine à l’entraînement. Je me devais de rebondir après le match à Abbotsford et compétitionner le plus possible. J’étais confiant. J’espère pouvoir transporter ça le week-end prochain», a déclaré Dobes, samedi, sans oublier de souligner le travail de ses coéquipiers devant lui.

Dobes se soumettait à des exercices de récupération, vendredi soir, lorsque Marciano l’a informé qu’il jouerait à nouveau samedi après-midi. Il a apprécié ce vote de confiance pour au moins deux raisons.

«J’aime jouer des matchs lors de journées consécutives. Surtout, leur célébration après le match (de vendredi) m’a donné plus de carburant. Beaucoup de célébrations inutiles m’ont donné plus de carburant», a-t-il répété en parlant des joueurs du Wolf Pack après le match de vendredi.

«Au hockey, vous devez garder vos pieds bien ancrés au sol. Je trouve que c’est ce qu’ils n’ont pas fait et c’est ce que nous avons fait. Et c’est la raison pour laquelle nous avons connu du succès (samedi)», a ajouté Dobes.

Pour Dobes, cette première saison dans la Ligue américaine comporte de nombreux défis.

«Il y a tant de choses. Je ne sais même pas par où commencer. Le fait de vivre seul est un élément très important. Vivre dans un pays différent. Être un professionnel. Vous ne pouvez pas offrir une bonne performance, puis une mauvaise. Vous devez être égal. J’ai déjà appris que chaque jour, vous devez être à votre meilleur, sinon vous ne survivrez pas longtemps», a-t-il précisé.

Dobes vit ces défis au quotidien mais ils ne l’empêchent pas d’apprécier, voire savourer, les moments qu’il vit à Laval et avec le Rocket.

«Chaque jour comporte une leçon et j’ai tellement de plaisir. C’est la première fois depuis longtemps que je suis mis au défi. Je suis excité d’être ici.»