Les terrasses montréalaises fermées lors du Grand Prix de Formule 1 pourront rouvrir

MONTREAL — Les restaurateurs montréalais qui ont reçu l’ordre d’expulser certains clients au cours de la fin de semaine du Grand Prix de Formule 1 ont appris jeudi qu’ils seraient en mesure de rouvrir leurs espaces extérieurs couverts. Cela n’a toutefois pas suffi à apaiser les questions sur la gestion par la Ville de cet événement touristique majeur.

La mairesse Valérie Plante a déclaré jeudi que la décision des employés de la prévention des incendies d’ordonner aux restaurants de fermer subitement leurs terrasses lors d’une des soirées les plus achalandées de l’année était «injustifiable».

Cette décision a non seulement eu un impact sur les clients et les restaurants de la rue Peel, mais a également nui à la réputation de la ville, a-t-elle affirmé, ajoutant que l’administration supprimera des places de stationnement pour permettre aux terrasses couvertes de s’installer sur cette rue.

«Cet événement doit servir d’exemple et ne jamais se reproduire», a déclaré Mme Plante jeudi.

Une gestion critiquée

L’incident, qui a fait la Une des journaux, n’est pas le seul événement troublant qui a soulevé des questions sur la gestion par Montréal de la fin de semaine de Formule 1, qui compte parmi les plus grands attraits touristiques du pays.

La Ville et les organisateurs de la course font face à des critiques après que des conditions météorologiques orageuses, des foules nombreuses et des messages confus lors des événements du Grand Prix du Canada ont incité la ministre du Tourisme du Québec à se dire «très embarrassée» pour la ville et la province.

Les médias spécialisés dans la course automobile Pole-Position et motorsport.com ont déclaré que les problèmes incluaient la boue et les inondations sur le site de la course, des amateurs de F1 ayant été refoulés d’une séance d’essais, des problèmes de circulation et des spectateurs pénétrant sur la piste à la fin de la course.

Paul Desbaillets, copropriétaire du pub Burgundy Lion de Montréal, dit avoir été témoin d’une scène chaotique samedi près du casino de Montréal alors qu’il se trouvait parmi une foule nombreuse essayant de trouver un moyen de transport pour rentrer en ville après les événements de la journée sur le circuit Gilles-Villeneuve. Il a déclaré que la foule était de plus en plus frustrée par les clôtures qui l’enfermaient et par l’absence de bus, de taxis et de voitures Uber, qui, selon lui, ne pouvaient pas atteindre le stationnement.

«Les gens commençaient à être en colère, certains sautaient par-dessus les clôtures, a-t-il raconté. La sécurité essayait d’arrêter les gens, mais on parle de trois personnes pas très bien formées qui essayaient de retenir une foule très agitée.»

Il a dit que pendant qu’il était sur place, il n’avait vu qu’un seul autobus et quelques taxis, alors même que des «camions limousines» arrivaient pour récupérer des VIP, sous les yeux d’une foule de plus en plus frustrée.

M. Desbaillets rapporte qu’il a finalement décidé de parcourir les huit kilomètres pour rentrer chez lui à pied, de même que de nombreux autres piétons. Il a qualifié toute l’expérience de «choquante», soulignant que ce n’était pas la première fois que la ville accueillait cet événement.

«Quel goût terrible cela laisse-t-il dans la bouche de certaines personnes si c’est la première fois qu’elles visitent notre ville», a-t-il déclaré.

Communication confuse

Vendredi, des éclairs, de fortes pluies et de la grêle ont frappé Montréal avant l’heure du début des essais libres, ce qui a semé la confusion parmi les spectateurs quant à savoir si l’événement aurait lieu.

Les organisateurs ont demandé aux spectateurs de quitter les tribunes en raison du mauvais temps pendant que la police fermait les ponts menant à l’île Notre-Dame. Cela a amené la Société de transport de Montréal (STM) à diffuser des annonces indiquant que les événements avaient été annulés en raison de la météo, même si l’organisateur de la course insiste sur le fait que ce n’était pas le cas.

«Il n’y a jamais eu de communication du promoteur indiquant que les séances étaient annulées», a déclaré Sandrine Garneau, porte-parole du Grand Prix du Canada de Formule 1.

Bien qu’il ait temporairement empêché les spectateurs d’entrer sur la piste pour des raisons de sécurité, «nous avons compris plus tard dans la journée que la STM (…) a pris sur elle d’annoncer une annulation à notre insu et sans notre consentement», a écrit Mme Garneau jeudi. L’organisateur a déclaré que les adeptes seraient autorisés à rentrer une fois la tempête passée.

La STM a soutenu avoir «reçu des informations sur la fin des activités et l’évacuation du site du Grand Prix» de la part du centre de commandement et de traitement de l’information dirigé par la police, appelé CCTI.

«Quand l’organisation du Grand Prix a changé d’avis sur la fin des activités quelques minutes plus tard, nous avons ajusté nos messages en conséquence», a indiqué la STM.

Mme Garneau a déclaré qu’il y avait «plusieurs défis» lors de la course de 2024. «Nous effectuons un bilan complet de nos propres opérations et interactions avec toutes les parties prenantes, et nous nous engageons à apporter les ajustements nécessaires pour l’année prochaine.»

Le contrat entre les dirigeants de la F1 et ceux du circuit Gilles-Villeneuve est valide jusqu’en 2031.

— Avec les informations de Daniel Rainbird